2008- La chasse

De : Surnom MSNStockage (Message d'origine) Envoyé : 11/01/2008 21:26
Le bruit de pas rythmiques sur le sol, les plantes et herbes écrasées par le passage de pieds, la terre noire qui en porte les traces, feuillages et branches brusquement écartés pour céder la place à la proie qui court à toutes jambes. Une grande humaine, à la peau foncée comme on en voit plus que rarement en Antinéor est celle qui ouvre cette longue procession. Loin derrière elle, une dizaine de créatures étranges, mi-hommes mi-lézards, à la gueule parsemée de crorc et crochets, la peau verdâtre et écailleure qui se déplacent grâce à de puissantes jambes et dont la queue reptilienne laisse un sillon destructeur sur leur passage. Armés de lances, de haches et d'épées, ils poursuivent Tedjal depuis une bonne demi-heure, bien décidés à en faire leur captive, et qui sait, leur repas.

Cette partie de la forêt est moins connue de la rôdeuse. Elle borde le territoire d'Alénie et est plus accidentée. D'ailleurs, un mauvais choix de direction fait déboucher Tedjal directement sur un mur de pierre, une falaise d'une bonne vingtaine de mètres de haut et s'étale sur une cinquantaine de mètres de long. Par contre, la paroi rocheuse offre de nombreuses prises qui pourraient faciliter l'escalade. Sur sa gauche, Tedjal croit apercevoir l'orifice d'une caverne qui serait assez grande pour qu'elle s'y faufile. Sur sa droite, elle entend le clapotis de l'eau et si elle se souvient bien, une rivière au cours tumultueux y passe. Derrière elle, c'est la forêt et ses poursuivants qui ne tarderont pas à la rejoindre si elle reste là trop longtemps...

De : Surnom MSNTedjal Envoyé : 15/01/2008 17:46

Derrière moi, j’entendais depuis près d’une demie-heure ceux qui me pourchassaient. J’avais, depuis, quitté ma forêt natale pour me rendre vers le territoire d’Alénie.



Après un mauvais choix de direction, je me trouvai face à une paroi rocheuse haute et large. C’est à ce moment que je me dis que j’aurais préféré découvrir ces bois en d’autres circonstances. Ne voulant pas perdre mon avance ni m’attarder trop longtemps. Je me calmai et pris une grande respiration avant d’évaluer mon environnement. Une caverne se trouvait sur ma gauche, la paroi rocheuse avait une multitude de prises pouvant faciliter son escalade et, du bout de l’oreille, j’entendais le bruit d’un cour d’eau tumultueux.

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Écartant tout de suite la caverne, j’optai plutôt pour la paroi que je me mis à escalader. Je n’étais pas une maître nageuse et la rivière non loin semblait avoir un trop fort débit pour mes piètres talents. De plus, il se pourrait que la queue de ces homme-reptiles leur soit un plus grand désavantage dans leur poursuite sur la paroi.

De : Surnom MSNStockage Envoyé : 15/01/2008 21:45
Préférant tenter sa chance à l'escalade, Tedjal se hisse par la force des bras le long de la paroi. Ce qui avait l'air de quelque chose sommairement facile à escalader malgré la hauteur se révèle un peu plus périlleux. En effet, la roche est couverte de mousse par endroits, humide à d'autres et à certains endroits, la femme mets la main sur des limaces, vers et autres invertébrés qui abondent dans les lieux sombres et humides. Elle en est à un peu plus de cinq mètres lorsque ses poursuivants sébouchent face à la paroie. De sa hauteur, elle peut entendre leurs sifflements de colère. L'un d'entre eux s'essaie à l'imiter mais ses mains griffues et comme elle l'avait déduit sa queue reptilienne lui font vite lâcher prise et tomber au sol après à peine un mètre grimpé.

Un autre par contre a l'idée de projeter sa lance contre la pierre, dans l'espoir de toucher l'humaine et la faire dégringoler directement entre leurs griffes. La chance sourit sûrment à Tedjal aujourd'hui malgré tout, car la hampe de bois la rate de quelques centimètres et se brise contre la roche avant de retomber en morceaux sur la tête des hommes serpents. Cette déconfiture est accueillie par d'autres sifflements mécontents. Pas encore à cours d'idée, les créatures se penchent au sol et se mettent à lancer tout ce qu'ils trouvent: pierres, bouts de bois, plantes aux racines arrachées, morceaux d'os, mottes de terre. Bien que la majorité de ces projectiles improvisés ratent leurs cibles, quelques uns percutent Tedjal perchée entre ciel et terre, risquant de la faire tomber.

C'est alors que, d'une manière tout aussi inespérée qu'innattendue, une corde de soie tressée vient balancer son bout attaché en loupe devant le visage de la femme. À des mètres plus haut, trois silhouettes masculines tiennent la corde, prêts à la hisser vers eux, si elle accepte cette aide.

De : Surnom MSNTedjal Envoyé : 22/01/2008 20:32
La falaise m’avait semblé, à première vue, posséder plusieurs prises évidentes me permettant de l’escalader relativement facilement. Mais ce n’était qu’illusion et je me rendis compte rapidement que la pierre cachait parfois de l’humidité ou de la mousse qui la rendait glissante sous la main. Étant forcée de vérifier chacun de mes changements de positions, c’est avec joie que j’aperçu que les terribles reptiles n’était pas en mesure de me suivre. Au moins, je n’avais pas à m’inquiéter d’une éventuelle poursuite.

Je m’étais donc retournée vers l’épreuve qu’était devenue la parois, lui donnant toute mon attention pour ne pas me retrouver dans les griffes de ces étranges bêtes en tombant. Ce n’est que lorsque le premier projectile me frappa que ceux-ci revinrent alors dans mon esprit. Offrant une cible parfaite par mon exposition, c’est par chance qu’une majorité des objets qu’ils me lancèrent ne m’atteignirent pas. Néanmoins, ceux qui me frappèrent menaçaient de me faire perdre l’adhérence précaire à laquelle j’étais parvenue. Étant dans une mauvaise position, c’est avec joie que je vis une corde venir se balancer devant mon nez.

Levant la tête, je vis que celle-ci était retenue par trois silhouettes aux formes masculines. Malgré l’inquiétude qui me saisi d’être ainsi secouru par des inconnus, je me saisi toutefois de la corde. Entre trois inconnu et les bêtes reptiliennes, je préférais de loin me retrouver face à trois individus, même s’ils me voulaient du mal.

De : Surnom MSNGardien-de-la-forêt Envoyé : 23/01/2008 15:00
Ceux qui hissent Tedjal vers le sommet de la paroi rocheuse sont non seulement forts mais agissent avec méthode également et c’est une montée régulière qui fait parvenir la rôdeuse jusqu’à la terre ferme. Lorsque la tête de Tedjal émerge du pic rocheux, le plus imposant de ses trois bienfaiteurs du moment s’exclame :

- La belle prise que voilà! J’aurais jamais cru pêcher une sirène dans cette maudite forêt!

Les pieds enfin hors de danger, elle peut mieux détailler ses trois bienfaiteurs.

L’un est un homme imposant, les épaules larges, des muscles noueux et proéminents, un visage aux traits burinés par le soleil, la mâchoire un peu avancée vers l’avant. Un de ses yeux est complètement fermé par une cicatrice sinueuse qui lui barre la moitié de la joue droite et l’autre, petit point brillant à travers la masse de son visage est d’un bleu délavé. Il porte des pantalons de toile grossière grise, rapiécés plusieurs fois aux genoux, des bottes de cuir rongées par la moisissure et une large ceinture de tissus rouge complète son habillement, laissant son torse velu et musclé à l’air libre. De toute manière, large comme il est, il serait difficile de lui trouver une tunique ou une chemise qui ferait.

Le second est de taille moyenne le dos courbé et les jambes arquées. D’une musculature moins impressionnante que le premier, il est tout de même costaud. Un fichu rouge sur son crâne chauve, une chemise d’un blanc douteux, des pantalons bruns et des bottes dépareillées composent son habillement, sans omettre un large sabre qui pend à sa ceinture. Les traits de son visage sont peu flatteurs et il a une tache de vin qui s’étend de son cou jusqu’au milieu de sa joue gauche.

Enfin le dernier, au moins un peu plus avenant que les deux autres a des traits tenant à la fois des elfes et des humains tend la main à Tedjal pour qu’elle puisse se hisser à leur hauteur. Il a de longs cheveux noirs maintenus attachés par une cordelette et des yeux tout aussi noirs et perçants, à la forme légèrement en amande. Il porte une armure de cuir d’un rouge foncé et noire, chemise, pantalons et bottes noires également. La main qu’il tend à la rôdeuse révèle un poignet portant des cicatrices comme la marque d’anciens fers d’esclaves et de lacérations dues à des chaînes ou des cordes trop serrées.

La jeune femme voit clairement les regards que lui lancent les trois hommes, comme si elle était une belle pièce de viande devant trois loups affamés. Aucun d’entre eux ne parle pour le moment, Tedjal aura peut-être à prendre la parole… ou la fuite?

Tedjal Envoyé : 05/02/2008 19:33
D’un mouvement régulier, je suis hissée jusqu’en haut de cette falaise et je peux enfin faire face à ces étrangers bienfaiteurs…ou bienfaiteurs malhonnêtes. Après avoir jeté un bref coup d’œil sur les trois individus m’ayant aidée dans ma piètre situation, leur apparence ne me dis rien qui vaille. Leurs regards, en particulier, me donne l’impression de n’être qu’un os se balançant devant un chien affamé.

L’un d’entre eux, le moins rebutant des trois, me tend une main, dont le poignet est marqué de cicatrices, pour m’aider à me joindre à eux. J’hésite un instant avant d’entreprendre de me hisser moi-même sur la terre ferme. J’échapperais ainsi, au moins pour le moment, à la poigne d’un de ces hommes avant de déterminer plus précisément leurs intentions.

Une fois debout, je tente immédiatement de m’esquiver.

- Merci pour votre aide contre ces bêtes. Malheureusement, je suis sûr une piste et je ne puis attendre de peur de la perdre.

J’inclinai légèrement la tête avant de me préparer à prendre la fuite…

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 11/02/2008 09:22
Le premier à réagir est le costaud, qui a un geste brusque vers la corde qu’il entreprend d’enrouler en ballot tout en grommelant :
- Oh ça va hein, si on peut même plus apprécier une belle femme sans qu’elle veuille se sauver!

Celui à la tache de vin se rapproche du bord de la falaise et regarde en bas ce qui s’y trouve. Après un moment, il se penche et ramasse une large pierre, qu’il jette en bas avec un sourire malin. Après s’être frotté les mains pour en enlever la terre qui s’y est retrouvée, il se tourne vers le demi-elfe.

- Les lézards sont pas des imbéciles, ils vont trouver un moyen de contourner. On devrait regagner le campement et avertir Capitaine!

Et il recommence son manège, soulevant une large roche et la lançant par-dessus bord avec un plaisir non dissimulé. Il jette un œil en bas et lève un poing dans les airs et s’exclame : « J’en ai eu un! »

Le seul qui n’a pas quitté Tedjal des yeux, le demi-elfe, défait lentement une ceinture qui traverse son armure de travers, qui se révèle être un filet lesté de petits poids. Il hoche la tête suite à la suggestion du second compère mais ne lâche toujours pas la rôdeuse de son regard noir comme le charbon. Il finit par tendre la main, encore une fois, à Tedjal puis fait les présentations :

- On m’appelle Selwyn, la brute c’est Alberto et l’affreux se nomme Ibn. On vous a sauvée d’une mort certaine, la moindre des choses serait au moins de nous dire votre nom… et de m’éclairer sur un point; j’ai rarement vu des pistes aller au-delà d’une falaise, à moins que ce que vous poursuivez soit une créature magique, si c’est le cas, nous serions intéressés à vous aider.

Tedjal Envoyé : 24/02/2008 08:14
Le commentaire que me fait le premier homme me laisse perplexe et freine mon envol. Je m’étais habitué à fuir les problèmes causés par des hommes trop…gourmands. Je n’explique pas son geste, mais accepte alors le compliment de la tête, d’une manière plutôt distante.

Je m’amuse à voir l’homme à la tache de vin lancer des pierres aux lézards avant d’acquiescer avec son affirmation. En effet, les lézards trouveront un moyen de contourner et je ne devrais pas trop m’attarder avant de trouver un moyen de regagner ma piste qui gît toujours en bas, dans la forêt.

Je ressens alors des yeux qui m’observe et, cherchant la source, je me retourne vers le seul autre individu présent. Il me semble que c’est le seul d’entre eux à être sur ses gardes à mon sujet. Puis, je me ravise alors qu’il me tend la main et commence à faire les présentations. Ces questions me gêne, j’ai, en effet, dû paraître peu reconnaissante devant leur aide. Mais je n’ai pas vraiment l’intention d’entraîner d’autres gens dans ma quête et aurais préférée ne pas avoir à en parler.

- Pardonner mon manque de reconnaissance, mais une femme seule est en droit de se demander si trois hommes l’ont réellement sauver ou si elle ne vient que de se mettre dans une autre sorte de pétrin.

Mon nom est Tedjal, Tedjal Djanna. Ma piste, quant à elle, ne se dirigeait point vers cette falaise. J’ai dû l’abandonner dans la forêt lorsque ces bêtes se sont mises à ma poursuite.

Je vous remercie donc plus formellement de votre aide mais j’aimerais trouver le plus rapidement possible un moyen de retourner dans la forêt et poursuivre mon chemin.

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 26/02/2008 21:10
Encore une fois la main tendue du demi-elfe n'est pas acceptée par Tedjal et il la baisse lentement alors qu'il écoute la jeune femme donner de rapides explications et remerciments. Son regard noir ne décroche toujours pas de celui de la rôdeuse, si ce n'est qu'à la toute fin où il fait signe au dénommé Alberto d'ouvrir la marche en pointant un sentier s'enfonçant entre les hautes herbes et arbustes. Ibn pour sa part continue à attiser la hargne des lézards en leur lançant des roches et leur faisant des grimaces burlesques. Le temps qu'ils sont occupés à tenter de grimper ou d'atteindre l'homme, ils ne pensent pas à trouver un moyen de contourner la falaise; ces lézards étaient intelligents mais pas autant qu'un humain apparamment.

- Hé bien Tedjal, si vous préférez nous prêter des intentions pour votre sauvetage, je peux vous balancer aux lézards tout de suite, ils se feront un plaisir de déguster votre chair tendre, crue, comme ils l'ont fait avec cinq de nos confrères récemment. La forêt grouille de ces abominables créatures ces derniers temps et ils tuent tout ce qui passe sous leur nez.

Tout en parlant, sa main libre a commencé à délier le filet et à le replier machinalement, pour qu'il se déploie avec aisance s'il décidait de le lancer sur quelque chose ou quelqu'un. Il fait ces gestes sans même regarder, un habitué il faut croire, et continue de regarder l'humaine à la peau foncée sans broncher ou trahir une expression quelconque.

- Par contre, il y a dans notre campement une personne tout aussi exotique que vous qui pourrait sans doute vous aider, pour la piste que vous suivez. Elle connaît bien la forêt et pourrait vous donner de précieux conseils. En plus, la nuit tombera bientôt; vous aurez au moins un endroit sûr pour dormir cette nuit... il y a des femmes dans notre campement, si c'est ça qui vous chicotte tant.

Par-dessus les petits arbres et feuillages, la voix forte d'Alberto rententit:

- Selwyn tu viens? Corbeau va attendre!

Le demi-elfe ne répond pas immédiatement, se contentant de regarder Tedjal, dans l'attente d'une réponse de sa part.

Tedjal Envoyé : 18/03/2008 20:29
Pendant que je donne ma brève explication, sans intentions réelles d’offenser quiconque, je fixe du regard l’homme appelé Selwyn, tout comme il me fixe, dans une étrange lutte. Puis, il pris à son tour la parole et ses propos me firent monter le rouge aux joues. C’était bien mon genre de me mettre les pieds dans les plats en parlant avec des personnes inconnues.

À peine semblait-il avoir fini, et que j’allais offrir mes excuses gênées, qu’il repris de plus belle, m’offrant une généreuse opportunité et me faisant sentir, une fois de plus, comme une idiote.

Je pris un moment pour réfléchir. Il est vrai que j’avais hâte de retrouver ma piste. Par contre, tant que les hommes-lézards étaient dans les parages, il me serait impossible d’arpenter la forêt sans danger. De plus, cette petite intermède m’offrirait un repos sécuritaire ainsi qu’un guide, semblait-il. De toute manière…ma piste n’allait pas disparaître en un jour même si cet interlude retarderait d’une journée la recherche des miens…

Soudainement, mes pensées sont interrompu par l’appel d’Alberto et par Selwyn qui attends maintenant ma réponse.

- Je crois que ma méfiance aurait pu avoir raison de ma bonne fortune. Je préférerais saisir la chance de pouvoir passer une nuit en bonne compagnie et d’acquérir un guide plutôt que de poursuivre immédiatement mon chemin. Je vous remercie de votre offre, Selwyn, et je vous accompagnerai jusqu’à votre camp.

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 30/03/2008 13:36
Le visage de Selwyn se trahit enfin d'un bref sourire satisfait et il emboîte le pas à l'imposant Alberto, dont le passage dans le sentier se remarque autant que si un éléphant avait fait sa trace à travers les feuillages. Les pas du demi-elfe par contre sont légers mais sûrs, suivis de ceux habitués à la forêt de Tedjal et enfin, à quelques mètres de là, Ibn qui a finalement abandonné les lézards pour suivre les autres.

Ils marchent ainsi pendant deux bonnes heures au bout desquelles une odeur de fumée parvient aux narines de Tedjal. Bien vite, un campement se dessine, entouré d'une barricade basse de bois hérissée de pieux. Des tentes de couleur rouge sombre sont dressées, une vingtaine facilement. L'oeil habitué de la rôdeuse remarque également des centaines d'endroits entourant le campement où les arbres et les herbes sont disposés de manière anormale, sans doute que les environs sont truffés de pièges dont la nature reste pour l'instant inconnue. Du coin de l'oeil, elle arrive à voir furtivement des guetteurs, dissimulés dans des arbres ou camouflés dans des bosquets, leur nombre reste par contre difficile à évaluer.

Des gardes, humains et armés jusqu'aux dents, laissent entrer les arrivants, non sans jeter des regards suspicieux vers la femme à la peau noire. Le camp est propre, bien aménagé, les tentes sont disposées en groupes avec un grand feu de bois au centre où une grosse pièce de viande est en train de rôtir à la broche sous la supervision de deux femmes qui portent aux poignets des bracelets de fer. Tout au fond, une grande cage métallique, surélevée du sol par une plate-forme de bois, est installée, contenant plusieurs personnes, majoritairement des femmes et quelques enfants en bas âge.

Alberto et Ibn délaissent la compagnie pour se diriger vers un groupe de tentes, laissant Selwyn avec Tedjal. Ce dernier se retourne vers la jeune femme et la dévisage, comme s'il attendait une réaction a`ce qu'elle découvre, puis prend rapidement la parole, avant qu'elle ne dise mot.

- Si vous restez avec moi personne ici ne vous mettra des fers. Je ne vous ai pas emmenée ici pour faire de vous une esclave; tout ce que je vous ai dit est vrai et il y a quelqu'un que vous devriez rencontrer... d'ailleurs, elle est derrière vous...

Les sens aiguisés de Tedjal n'ont jamais senti approcher la créature qui se tient en ce moment à trois pas derrière elle. De grande taille, la créature porte sur la tête d'étranges bois recourbés comme les cornes d'un bouc, de longues oreilles comme celles d'un animal mais son visage a des traits définitivements humains. Ses yeux sont complètement recouverts d'une épaisse pellicule blanche, donnant l'impression qu'elle n'a aucun iris et elle ne cligne jamais des paupières. Alors que ses membres semble à peu près normaux, ses pieds par contre sont ceux d'un cerf, ou un animal similaire à sabots. Si Tedjal a déjà entendu des légendes au sujet de ces êtres, la plupart du temps des druides ou des shamans, ayant le don d'emprunter couramment la forme de différents animaux au point tel qu'ils en viennent à ne plus se souvenir quelle forme est réellement la leur, elle peut facilement déduire que cette femme qui se tient là en est une. D'une voix un peu rauque elle prend la parole sans hésitations:

- Selwyn, c'est toi? Qui as-tu ramené? Ce n'est pas une odeur qui m'est famillière, c'est... agréable! Bonjour à toi, inconnue, mon nom est Thylind. Que viens-tu faire dans ce lieu de perdition? Tu es au service forcé de Corbeau, toi aussi? Ou tu viens pour l'Épée de Vérité? Tu n'es pas une esclave, ça se sent... tu... as besoin de mes services?

Tedjal Envoyé : 14/04/2008 19:14
C’est avec un maigre soulèvement des coins des lèvres que Selwyn reconnu ma réponse. Il s’élança alors dans la forêt en suivant l’importante piste qu’avait laissé les pas pesant d’Alberto et qui nous laissait un chemin dépouiller d’obstacles majeurs. Je me lançai après lui sans question, sachant seulement que la piste allait me mener à leur camp ; espérant toujours que je ne me fourrais pas dans un guêpier encore plus terrible qu’avant.

Après une marche d’un certain temps, j’ai commencé à sentir les feux et toutes les autres odeurs et sons familiers qui accompagnent le rassemblement et la vie quotidienne des humains ; habituellement étranger à la forêt. J’observe que le camp semble bien protégé et des gardes armés jusqu’aux dents me laisse entrer derrière Selwyn, non sans me jeter un regard étrange. Pour moi, cela me semble être un mauvais signe.

Outre les installations ordinaires, je remarque que le camp est bien entretenu, et ce, par des femmes portant des bracelets de fer aux poignets. Des esclaves! D’ailleurs, au fond, je peux voir la cage qui leur sert de refuge lorsqu’ils ne sont pas sollicités par leurs maîtres. Le spectacle ne m’outrage pas outre mesure. Les hommes vivants dans les villes ont des coutumes que je ne comprend pas toujours complètement. Ma seule crainte est de savoir si j’ai été amenée ici pour rejoindre ce lot. Ce n’est qu’alors que je remarque le regard interrogateur de Selwyn qui s’empresse de me rassurer sur mon sort. Lorsqu’il termine sa phrase, par contre, tous mes sens se mettent rapidement en alerte alors que j’apprend qu’ils ont laissé échapper l’individu qui se trouve maintenant derrière moi.

Soudain, je me retrouve face à face avec une étrange créature mi-humaine, mi-animale. Après m’être remise du premier choc, je m’aperçois qu’il doit s’agir là d’un de ces druides ou shamans qui a trop souvent emprunté des formes animales au point de ne plus être en mesure de se rappeler suffisamment sa forme humaine pour la reprendre intégralement. J’avais entendu des histoires à leur sujet et savais qu’il y en a qui habite la forêt mais jamais je n’en avais vu auparavant.

La créature, quant à elle, ne s’est guère arrêtée devant son étonnement, qu’elle ne semble pas en mesure de voir. Aussitôt, elle se met à parler, à Selwyn d’abord, puis à moi, qu’elle semble avoir perçu grâce à son odorat. Elle me pose des question, ce qui en créer chez moi. Qui, enfin, est ce Corbeau, leur chef, sans doute, et plus intrigant, qu’est-ce que cette Épée de Vérité. Enfin, elle en vient à ma véritable quête : son aide, qui m’a été offert par Selwyn, en fait. Mais avant d’entrer dans le sujet, des présentations sont de mises.

- Bonjour à vous Thylind, mon nom est Tedjal et j’ai grandi en ces bois. On m’a dit, en effet, que je pourrais profiter de vos services dans ma quête. Je suis sur une piste plutôt ardue qui parcoure la forêt depuis mon village mais, hors de m’aider dans ma filature, je ne vois guère qu’elle aide vous pourriez m’apporter…

Stockage Envoyé : 11/05/2008 20:55
(Hj: Je suis sincèrement navré pour le délai de réponse)

Thylind dodeline lentement de la tête alors que la rôdeuse se présente puis lui fait part de ses doutes quant à l'aide qu'elle pourrait recevoir de sa part. Pendant un moment, la change-forme continue de hocher la tête, jusqu'à ce que le silence se fasse lourd, puis elle se redresse et prend la parole.

- Oui, je lui dirai, mais il faudra agir vite. Peut-être... peut-être que c'est elle? Dis-moi Tedjal... Tu portes avec toi l'odeur de la forêt profonde, d'une vie passée en communion avec la nature, comme rares en cette forêt peuvent y prétendre. Il y a... une prophétie, une légende à propos d'un peuple à la peau noire, pas des elfes mais des humains... et tu as leur odeur sur toi, fais-tu partie du peuple caché?

Derrière Tedjal, Selwyn a un mouvement de surprise et il s'approche à la hauteur de la jeune femme pour faire face à son tour à Thylind.

- Tu veux dire qu'elle serait cet: "être à la peau sombre qui saura réveiller l'Épée?"

L'expression du métisse en est une de stupeur et il ne peut que regarder Tedjal avec ce même étonnement, la regardant à nouveau de la tête aux pieds, d'un oeil nouveau cette fois. La changeline fait un signe évasif de la main puis reprend la parole, sans attendre réponse aux questions qu'elle a posé à Tedjal.

- Mais avant toute chose, tu ne peux pas donner avant que je t'ai prouvé mon utilité. Le rituel de vision, voilà ce qui t'aidera à retrouver ta piste. Va me quérir des fleurs à corolle blanche, celles qui poussent à l'ombre des fougères, de l'eau vive et un objet qui t'es précieux, pour que mon esprit puisse emmener le tien sur les chemins que tes yeux ne peuvent voir aussi bien que les miens. Quant tu auras tout ça, rejoins-moi à ma tente...

Thylind les abandonne là, sans en révéler davantage et elle se dirige vers une haute tente de peaux, différente des autres par sa confection et sa forme en tipi. Près de la porte à rabat, un pieu de bois est planté dans la terre, surmonté d'un crâne à la forme vaguement humaine mais dotée de crocs longs comme une main et de cornes arquées formées dans l'os du front. Des colifichets: bilels de verre, plumes colorées, petits os, etc. pendent sur le long du bois, claquant au vent... mais il n'y a pas de vent dans le campement.

Tedjal Envoyé : 28/05/2008 20:04
Les agissements de la druide laissent planer un silence de plomb sur l’assemblée. Mais peut-être aurais-je préféré ce silence à l’affirmation qui suivi. Cette créature semblait être en mesure de déduire beaucoup de choses de par ma présence, mais ce rattachement avec une prophétie ne me plaisait guère. En général, ces dernières sont obscure et ce qu’on peut en sortir n’est parfois qu’à demi véridique. D’ailleurs, la conclusion hâtive de Selwyn en est la preuve et je me préoccupe peu du regard qu’il me lance.

Quoiqu’il advienne, je ne pourrais causer plus de dommage en répondant à la question qui m’a été posée

- Je ne sais point si mon peuple peut être considéré comme caché, puisque nous entretenions tout de même des relations hors de la forêt, mais j’ai, en effet, la peau noire comme le reste de ma tribut. N’importe quelle personne de mon clan pourrait, d’ailleurs, correspondre à la description. Rien n’indique que ce soit forcément moi…Et puis, j’aimerais bien savoir ce qu’est toute cette prophétie, ainsi que cette Épée qui semble si important à vos yeux.

Tout semblait se dérouler trop vite et les rapides conclusions de ces deux interlocuteurs me donnaient l’illusion de me retrouver dans une spirale sans fin de déductions et de questionnements. Il me semblait plus important d’enfin remettre un peu d’ordre dans tout ce qui se passait autour de moi. Surtout en remplissant, enfin, les parties d’informations qui m’étaient manquantes.

Mais avant même d’entreprendre de telle explication, la druide m’ordonne de réunir les ingrédients nécessaire à son rituel. Puisque celui-ci vise à venir en aide à ma quête première, je laisse là de côté les explications pour me concentrer sur le problème présent. Thylind disparaît donc dans son étrange tente devant laquelle trône un talisman qui me fait frissonner par son incohérence aérienne.

Une fois la créature disparu, je me tourne vers Selwyn et, sourcil relevé, lui lance un regard un peu surpris.

- Bon, d’accord, maintenant, pourriez-vous m’aider à réunir les fleurs et l’eau vive et pendant que nous y sommes, m’expliquer un peu toute cette prophétie.

J’espère bien que Selwyn acceptera, je ne connaît que très peu la forêt dans cette région. De plus, le campement m’est totalement étranger et je n’aimerais guère m’y retrouver en fâcheuse posture sans un guide.

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 16/06/2008 20:01
D'un signe de tête, le demi-elfe accepte d'aider Tedjal dans sa cueillette et prend aussitôt la direction de l'unique issue du campement. Ce n'est que lorsque leurs pas les ont menés bien des mètres hors de l'enceinte du camp que Selwyn réadresse enfin la parole à la rôdeuse.

- Pour dire vrai, je ne connais que des bribes de cette fameuse prophétie, car Corbeau ne veut pas risquer qu'un de ses capitaines tente de le doubler. Moi? Je ne suis pas un de ses hommes de confiance; que le fils d'une esclave, morte depuis longtemps. Seul mon talent à préserver ma vie et à écourter celle des autres m'a valu ma liberté... pour être aux ordres de celui que je hais le plus au monde...

Se rendant compte qu'il s'égare de la prophétie et qu'il serre les poings à en avoir mal, Selwyn s'interrompt et soulève une large branche de sapin, pour dévoiler un tapis de fougères où pointent des dizaines de petites clochettes blanches, premier ingrédient que Tedjal doit ramasser pour l'étrange Thylind.

- Corbeau a trouvé, il y a quelques années, une épée d'une grande puissance... paraît-il car peu importe les essais qui ont été faits, la lame reste terne. Pourtant, les runes qui y sont gravées laissent présager de grands pouvoirs... l'Épée de Vérité, dérobée au peuple d'Eldor, dont il ne reste plus personne désormais, tous tués par Corbeau et ses hommes. Thylind, la shamane que tu as vue est une autre de ses possessions, car à travers ses yeux sans vie, elle a vu la prophétie, et bien d'autres choses également. Ce serait un être à la peau sombre qui saurait réveiller le pouvoir de l'Épée et que cet être y serait mené par quelqu'un du même sang que Corbeau... c'est pourquoi j'espère que c'est vous. Que Thylind se montre curieuse à ton égard est déjà bon signe.

Tedjal Envoyé : 09/07/2008 18:35
(Yeah! j'ai retrouvé internet!!!)

En silence, je me met en marche derrière le demi-elfe. Celui-ci choisi de rester muet pour le moment et comprenant qu’il est parfois difficile de choisir ses mots, je ne cherche pas à brusquer les explications. Ce n’est qu’après avoir fait plusieurs mètres hors du campement qu’il m’adresse enfin la parole.

Ses premières phrases ne m’apprend rien de la prophétie, mais cherche plutôt à me mettre en contexte. Je comprend maintenant comment il est dans l’impossibilité de satisfaire ma curiosité. Mais, en s’égarant du sujet, il a ouvert une porte sur son univers et je comprend à présent encore mieux quel genre d’individu est ce Corbeau.

M’ayant révélé un tapis de fleur, je m’efforce de garder un visage neutre dans la situation. Est-ce que tous ceux au service de Corbeau sont, en partie, ses esclaves prisonniers de leurs volonté de vivre ou, ne voulant pas lui obéir, trouvant la mort? Que lui donne le droit de régir ainsi sur la vie de tant de personnes? Et quelles sont ses intentions envers la prophétie?

Je suis soudainement sortie de mes pensées par Selwyn qui reprend la parole. Enfin, il me révèle des grandes lignes de la situation. Mon dédain pour leur chef n’en est que multiplié par les moyens qu’il est prêt à prendre pour obtenir plus de pouvoir. Je me questionne alors intérieurement sur le niveau de confiance dont je peux avoir en ce demi-elfe lorsque, brusquement, certains de ses mots me reviennent violemment à l’esprit. Elle se retourne subitement vers son compagnon, le regardant droit dans les yeux avec surprise.

- « du même sang que Corbeau »…Vous voulez dire que…!!?

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 15/07/2008 21:13
Il n'y a tout d'abord qu'un long silence répondant à la question surprise de Tedjal. Selwyn ne répond tout d'abord pas, se contentant de tenir la branche du conifère d'une main et d'arracher des fleurs blanches à la terre de l'autre. Ses gestes sont un peu saccadés et après avoir brisé pour la troisième fois les pétales d'une des fleurs qu'il tente de cueillir, le demi-elfe finit par pousser un soupir résigné et arrête là sa tâche infructueuse. Tournant la tête vers Tedjal, ses yeux noirs la regardent brièvement avant de se river au sol et éviter le regard de la rôdeuse.

- Elthion, c'est une ville portuaire à l'ouest d'Antinéor, de l'autre côté de la mer qui s'appelle le Bras d'Ailul... ça ne vous dit sûrement rien si vous n'êtes jamais sortie de cette maudite forêt... Ma mère venait d'Elthion. Qui elle y était et ce qu'elle y faisait je l'ignore, elle est morte depuis trop d'années pour que j'aie un souvenir précis d'elle. Ce que je sais, c'est qu'elle était suffisamment jolie et avec suffisamment de caractère pour que Corbeau la remarque et y voit un défi... si aime qu'on le craigne et même ses plus fidèles lieutenants ont peur de lui car ils ne savent jamais s'il n'est pas en train de leur tendre un piège. C'est un homme méfiant et pour qui personne n'a d'importance, encore moins une esclave elfe et son rejeton, même si le petit bâtard ne peut être d'un autre que lui...

Un sifflement, que Tedjal ne peut associer à aucun cri d'oiseau, déchire subitement le calme ambiant de la forêt. Le silence se réinstalle aussi subitement qu'il était disparu... enf ait, c'est encore plus calme qu'avant. Près de la rôdeuse à la peau d'ébène, Selwyn laisse retomber la branche qu'il retenait pour prendre l'un des poignets de Tedjal pour la maintenir au niveau du sol où ils se trouvent présentement. Après avoir regardé vivement de tous les côtés, il s'adresse à elle à nouveau mais cette fois en parlant le plus bas possible:

- L'alerte vient d'être donnée, quelque chose approche du campement, sans doute les lézards. On ne peut pas revenir sur nos pas et se réfugier dans l'enceinte, ils doivent déjà avoir fermé les portes. Pas question non plus de les affronter... tu grimpes bien aux arbres?

L'oreille développée de la rôdeuse parvient à entendre plusieurs froissements de feuillages, légers craquements de brindilles et la terre humide collant sur le passage d'une bonne vingtaine de pieds. Les arbres autour d'eux pourraient suffir pour être escaladés et s'y dissimuler mais les chances d'être repérés sont grandes. La fuite est également une possibilité, l'ennemi s'avançant n'étant pas encore trop près, à moins que Tedjal ait une autre idée derrière la tête?

Tedjal Envoyé : 29/07/2008 18:44

Selwyn ne répond pas immédiatement à ma question sous-entendue. Je me contente donc de suivre ses mouvements qui deviennent de plus en plus brusques sous le poids, j’imagine, des souvenirs et de la confidence qu’il s’apprête à faire.

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Je l’écoute, sans montrer expression, raconter sa vie…ou plutôt sa naissance, puisque le reste se résume en une forme d’esclavage forcé. Mais son discours est soudainement interrompu par un drôle de sifflement que je n’arrive point à reconnaître. Je tourne brusquement la tête vers la source du bruit, fronçant les sourcils devant mon incompréhension.

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M’ayant agrippée par le poignet, Selwyn m’apprend alors qu’il s’agit de l’alerte de leur camp. Des ennemis son proches!

Il m’informe alors, qu’il nous semble impossible de retourner au campement. À sa demande, je ne peux que répondre.

<o:p></o:p>

- Oui, je monte bien aux arbres. Les lézards sont plutôt piètre grimpeurs d’ailleurs…Il reste, par contre, que nous serions fortement à découvert là-haut. N’y a-t-il meilleur endroit dans les parages pour se cacher? Avec leur odorat, ils auront tôt fait de nous repérer…

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Malgré tout, l’escalade des arbres me semblait la meilleure solution. Pour le moment je ne leur connaissait qu’une seule faiblesse et c’était l’escalade, encombrés comme ils sont de leurs queues…

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 31/07/2008 20:10
Selwyn a un sourire en coin puis, sans lâcher le poignet de Tedjal, l'entraîne à sa suite à travers la végétation. Au lieu d'aller en ligne droite, le demi-elfe zigzague puis finit par s'arrêter devant un arbre large et haut dont les branches les plus basses sont innateignables sans faire un saut appréciable. Maintenant au pied de ce géant feuillu, Selwyn fait la courte échelle à la rôdeuse pour l'aider à atteindre la première branche puis, lorsqu'elle a une certaine distance de parcourue, il saute, avec beaucoup de souplesse et d'agilité et parvient à agripper la branche d'une main puis se hisse à son tour dans les hauteurs.

- Il faut juste savoir à quel arbre il est mieux de grimper dans ces environs. Un peu plus haut, il y a une plate-forme. Nous y laissons toujours des arcs et des flèches, en cas d'attaque.

En effet, après plusieurs mètres, là où l'arbre est encore large et fort, Tedjal découvre un plancher de bois en forme de cercle entourant le tronc, un orifice tout juste assez grand pour laisser passer un humain lui permet d'y accéder. Trois arcs sont accrochés sur le tronc et des carquois de flèches sont alignés sur le sol. Quelques provisions et des gourdes sont également laissés à disposition.

En bas, il est tout d'abord impossible d'identifier les attaquants. D'où elle est par contre, la rôdeuse peut entendre la détente de nombreux pièges, tant métalliques que naturels. Puis des cris, mi-humains mi-bestiaux, des sifflements de colère et une activité dans les plantes plus bas, jusqu'à ce qu'elle parvienne à voir la tête d'un homme-lézard qui passe tout juste en bas de leur perchoir. Bien qu'il fasse une pause, sorte sa langue fourchue à maintes reprises et regarde vers la cîme de l'arbre, le lézard reprend son chemin, se dirigeant vers l'enceinte fortifiée du campement, vite rejoint par une vingtaine d'autres congénères.

Vers le campement, les portes de rondins de bois sont fermées et derrière les hommes s'organisent, armés jusqu'aux dents d'armes diverses. Ceux ayant des arbalètes et des arcs grimpent en hauteur et criblent leurs ennemis de projectiles, ce qui a un effet mitigé vu l'épaisse peau des reptiles. En plissant les yeux, Tedjal arrive à voir Thylind, facilement identifiable par ses attributs de changeforme, devant le grand feu aménagé au centre du camp, un bâton d'une forme étrange élevé entre ses mains avec lequel elle trace des forme dans les airs. Derrière elle, les bras croisés, un homme, de grande taille, vêtu de noir et aux cheveux noirs également donne des ordres à tous ceux qui courrent autour de lui, seul être calme et immobile parmi l'effervescence générale.

Tedjal Envoyé : 28/08/2008 20:20
(hj : Désolé Louis, y'a des settings de mon ordi qui ont pas dû marcher, j'ai jamais reçu de e-mail pour me dire que j'avais une réponse.)


M’enserrant le poignet, je n’ai d’autres choix que de suivre Selwyn le plus rapidement possible dans une sorte de zigzaguement qui aboutit, plus loin, devant un arbre. Celui-ci n’a pas les branches basses qui auraient permis aux lézards de grimper à notre poursuite et je comprends rapidement le plan de mon compagnon. Me faisant la courte échelle, je monte hâtivement vers le haut avant de m’arrêter pour attendre Selwyn.



M’indiquant qu’il existe une plate-forme plus haut, je poursuis mon ascension vers l’endroit mentionné. Me hissant sur la plate-forme, je repère promptement un arc et un carquois, m’en empare et me poste de manière à pouvoir observer le sol et tout attaquant qui tenterait de se hisser dans notre arbre.



Parmi les bruits normaux de la forêt, j’entends plusieurs sons de pièges se déclenchant ainsi que des cris et des bruits de mouvements dans la broussaille, permettant de déterminer que l’ennemi avançait toujours mais aussi augmentant ainsi la tension que nous ressentions devant l’attente de notre adversaire. Soudainement, elle aperçoit l’un d’eux, directement sous leur arbre. Sans faire de bruit, elle se positionne de façon à pouvoir facilement sortir une flèche du carquois afin de le tuer s’il venait à les repérer. Heureusement, le lézard ne semble pas reconnaître leur odeur, ou les ignore, et reprend son chemin, rejoignant ainsi ses congénères qui se dirigent vers le campement.



Derrière les murs, le camp s’est activé. J’observe, les yeux plisser, ce qui s’y passe. Il semblerait que, pour l’instant, les moyens utilisés pour repousser l’ennemi son peu efficace. Mais parmi la marée de gens agités qui s’active derrière les murs, j’arrive à distinguer deux silhouettes qui sont plus ou moins immobiles. L’une d’elle est Thylind, qui semble s’affairer à un nouveau sorts druidique, l’autre m’est inconnu mais je devine facilement de qui il s’agit. Je prends un moment pour observer Corbeau et je frissonne. Cet individu ne me dit rien qui vaille…



Me remettant en mouvement, je me saisis du carquois que j’avais déposé à mes côtés tout en reculant dans la direction opposée à l’endroit où se tient Selwyn.



- Je suis désolé Selwyn, mais je n’ai aucune intention de venir en aide à votre bourreau. Peut-être serait-il encore temps pour vous de se libérer de son joug. Sinon, et bien, je suis toujours prête à me battre pour m’enfuir. Mais ce n’est que de force que l’on me fera aider cet homme à obtenir plus de pouvoir.


Ceci dit, je me mets en position défensive, prête à tout…

Gardien-de-la-forêt Envoyé : 16/09/2008 21:23
(ne jamais se fier à microsoft pour qu'un de leurs trucs marchent, surtout sur leurs communautés msn)

Selwyn, qui allait à son tour prendre un arc et un carquois suspend son geste lorsqu'il aperçoit Tedjal avoir un subit mouvement de recul à son égard. Lentement, il baisse le bras et l'écoute, sans la lâcher du regard. Il est facile de voir qu'il n'est pas très content des paroles et de la décision de la rôdeuse mais il n'en dit rien. Sans quitter la femme à la peau d'ébène du regard, il fait un lent mouvement pour prendre arc et flèches puis un pas de recul, pour montrer qu'il n'a pas l'intention d'attaquer Tedjal.

- Alors ne fais rien, je ne te forcerai pas à faire quelque chose contre ta volonté.

Il tourne la tête, vers le campement qui est prit d'assault par les hommes-lézards, vers le feu qui brûle en son centre et dont le coeur grossit et gonfle, les flammes ondulent d,une manière surnaturelle et bientôt une forme humanoïde s'y dessine; bras et jambes, torse et tête dont les yeux brillent d'un éclat aveuglant. Revenant brusquement à Tedjal, Selwyn reprend:

- Je n'aide pas Corbeau mais il y a là-bas des esclaves comme je l'ai été, qui ne pourront se défendre contre les lézards si les guerriers et les remparts tombent. Moi je reste. Si tu veux t'en aller, suis la direction de l'est, tu arriveras à un lac. Il serait habité par une fée, elle pourra peut-être t'aider. Va t'en, je couvrirai ta fuite si les hommes-lézards essaient de te poursuivre.

Après un dernier regard, Selwyn se détourne de Tedjal et se rapproche du rebord de la plate-forme. Une flèche rapidement encochée sur son arc, il suit un moment la progression d'un des lézards, assez loin pour ne pas exposer sa cachette, assez près pour être dans son rayon d'action. Le reptile reçoit la flèche en plein oeil avant de s'écrouler sur le sol, disparaissant à la vue à travers les feuillages.

Tedjal Envoyé : 05/10/2008 16:14

L’expression de Selwyn trahi son silence alors que j’exprime ma volonté de m’enfuir. Il n’est pas content du tout de la décision que j’ai prise. Malgré tout, il me donne l’impression qu’il ne s’interposera pas entre moi et ma fuite en reculent lentement d’un pas. Je jète tout de même un regard inquiet à l’arc et le carquois dont il s’est emparé jusqu’à ce qu’il prenne la parole. Ses mots me rassure sur ses intentions. Relaxant un peu ma posture et baissant mon arc, je remarque qu’il a détourné le regard. Suivant ses yeux, ma vue se pose sur le campement dont les hommes-lézards ont pris l’assaut.



Fascinée par les flammes qui ondulent au centre du campement, le reste des paroles de Selwyn me parviennent sur un fond d’horreur et me laisse déconcertée. Devrais-je abandonner des innocents à cette boucherie pour mon compte ?



- J’aimerais vous aider, Selwyn, je n’aime pas abandonner des gens qui pourrais bénéficier de mon aide, mais si je reste, croyez-vous vraiment que Corbeau n’aura pas recours à tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir de moi que je réveille l’Épée ?



Me retournant à nouveau vers Selwyn, je m’aperçois qu’il s’est éloigné pour mieux traquer un des lézards qu’il abat d’une flèche. Cette vision me rappela, du coup, ce qui m’avais emmené ici. Les miens; mon peuple. Ils auraient préféré que je trouve un moyen de venir en aide aux prisonniers tout en ne donnant pas satisfaction à Corbeau.



Je m’approche de Selwyn, ma décision prise, mon regard déterminé.



- Je vais vous aider tant que je le peux. Mais dès que le vent tourne et que votre groupe reprend le dessus, je prendrai la première occasion de m’enfuir vers l’est. Je ne pourrais pas vivre avec l’idée d’avoir laisser des innocents être tuer pour couvrir ma fuite.


Sur ce, je me tourne vers le bord de la plate-forme, décidé à abattre quelques-uns de ces hommes-lézards.

Stockage Envoyé : 20/10/2008 21:35
Les flèchent sifflent longtemps sur les homes-lézards mais bien peu tombent. Leur peau écailleuse est dure et à moins de parvenir à tirer dans les yeux ou la gueule, les projectiles ne font que peu de dégâts.

Le combat fait rage. La créature de feu invoquée par Thylind brise les lignes ennemies. Humains et lézards croisent le fer, saignent et meurent, empilés les uns par-dessus les autres, sans plus aucune distinction de race ou d'allégeance. Seuls à ne pas se jeter à la mêlée, Corbeau et la chamane change-forme qui restent à l'arrière, l'un commandant ses hommes, l'autre commandant des forces magiques.

Le son d'un cor retentit alors que la bataille en est à un point stagnant et peu à peu, les lézards reculent et abandonnent le lieu du combat. Bientôt, que des fougères et feuilles tremblantes témoignent du passage des reptiles qui se sont subitement volatilisés, laissant leurs morts derrière eux.

Juchés sur leur plate-forme, Selwyn et Tedjal ont les bras qui tremblent d'avoir tendu si souvent leurs arcs. Bien que n'ayant essuyé aucune blessure, cette bataille fut rude et éprouvante mais à peine a-t-il déposé son arc et les dernières flèches restantes que le demi-elfe dévisage la rôdeuse à la peau d'ébène puis lui indique l'est du regard.

- Le lac est par là. Tu devrais profiter de cette accalmie pour te sauver, à moins que tu aies changé d'avis...

Toutes les questions qui traînaient dans son esprit se sont évaporées pendant le combat. Bien qu’ils aient été à l’abri pendant toute la mêlé, leur lutte n’a pas été en vain et les bras de Tedjal peuvent en témoigner. Tremblotante, elle dépose l’arc qu’elle avait emprunté sur la plate-forme. Pendant ce temps, Selwyn qui en avait fait de même se met à la dévisager tout en lui indiquant la direction du lac.

Soudainement mal à l’aise, Tedjal se mort la lèvre inférieure avant de lui répondre.

- Non, je ne change pas d’idée. Rester ici pourrait être trop dangereux pour moi, ainsi que pour le reste du monde si je suis vraiment la personne que Corbeau recherche. Merci de me laisser ainsi partir, j’espère que cela ne te causera pas trop d’ennui.

Elle se dirige vers l’ouverture au centre de la plate-forme qui lui permettra de rejoindre à nouveau le sol mais, penchée devant le trou, elle lance un regard à Selwyn.

- Par contre, je ne comprends pas ce que vous faîtes encore ici. Vous semblez jouir d’une certaine liberté. Pourquoi ne pas vous enfuir vous-même?

Elle attend la réponse de Selwyn avant de descendre de l’arbre et de se diriger vers l’est.

La réponse qu'attend Tedjal ne tarde pas à venir de la part d'un Selwyn préfère tourner le regard vers le campement au lieu de continuer à la regarder.

- Si je me fais questionner, je dirai que les lézards t'ont tuée, prouvant ainsi que tu n'étais pas l'élue. Ils ne chercheront pas un cadavre. Si je reste ici, c'est pour garder un œil sur l'objet de ma vengeance et attendre le bon moment... je ne pourrais pas laisser quelqu'un d'autre me voler ma vengeance.

Cette révélation faite, la rôdeuse entreprend la descente de l'arbre. L'odeur du sang est forte lorsque ses pieds touchent terre mais elle ne traîne pas et prend la direction de l'est telle qu'indiquée par le demi-elfe. Sur son chemin, elle aperçoit quelques unes des fleurs à corolle blanche que Thylind lui avait demandé d'amasser, maintenant piétinées par des pieds à la forme reptilienne. Une ou deux seraient récupérables mais est-ce que Tedjal veut vraiment les cueillir maintenant qu'elle a décidé de s'éloigner de cet endroit?

Si elle poursuit son chemin, passant les fleurs, elle s'enfonce davantage dans l'épaisseur de la forêt. Le soleil disparaît lentement derrière les épais feuillages et l'humidité qui imprègne la végétation annonce l'approche d'une grande étendue d'eau non loin. Pourtant, quelque chose d'anormal éveillent les sens aiguisés de rôdeuse de la belle à la peau d'ébène. Elle se sent observée. Cette impression ne vient pas d'un point en particulier mais c'est comme si toute la forêt autour d'elle l'observait et guettait ses moindres faits et gestes. Encore quelques pas et elle peut voir les eux tranquilles d'un lac reflétant le soleil poindre à travers le feuillage. Le lac n'est plus très loin.

L'odeur du feu accroche maintenant son odorat. Un petit feu de camp, qui serait plus loin devant elle, près du lac. Si elle tend l'oreille, aucun son ni voix ne lui parvient.