2008- Avant la Tempête

Cet elfe blanc était dément!
Frappé là où il avait déjà mal, le bras tordu dans le dos, Sidhe essaie tout de même de s'opposer à la force qui le rapproche du feu qui illumine la pièce et dégage une chaleur déjà difficile à supporter pour lui à la distance où il était. Subitement, il comprenait pourquoi les siens méprisaient tant ceux ayant la coloration de la peau plus pâle...

Comment peut-il répondre à des questions, écouter seulement les paroles prononcées alors que la panique occupe tous ses sens? L'archer n'entend plus rien d'autre que son instinct de survie qui lui ordonne de s'éloigner le plus rapidement possible de cette chaleur qui lui sera mortelle. Récolter d'autres coups, voir même avoir le bras cassé ne lui importe plus en ce moment; il doit absolument s'éloigner du feu.

Autant que ses forces le lui permettent, l'elfe des glaces se débat contre le druide, lui donnant coup de pieds, coups de coudes de son bras libre.

- (elfique, elfe des glaces) Lâchez-moi! Utinu en lokirim! Sii''Ksher!

Il n'avait pas rejoint les autres tout de suite. Au lieu d'aller se mêler à une bande d'inconnus et de garder le silence, Rhaemyr avait tenu à parler à son tour à sa sœur aînée. Lui raconter ce que l'elfe portant des tatouages, Meldril, lui avait raconté au sujet de leur père, le fait qu'il l'avait connu dans un lointain passé, les questionnements qu'il avait ravivés à savoir pourquoi un elfe comme Alahmyr était venu s'établir dans ce lieu de neige et de froid, loin des siens... au point de laisser sa femme et sa jeune enfant le quitter. Ensuite, il fait part à Swâan de son désir de suivre cet étrange elfe, d'aller vers le temple qu'ils ont toujours contemplé à distance et de savoir le fin mot de l'histoire, l'explication à la présence des elfes noirs... peut-être pour expliquer la raison de leurs incessantes attaques sur le village... peut-être pour donner au moins une raison à la mort de leurs proches...

Toutes les paroles prononcées, Rhaemyr entre dans la pièce occupée par les aventuriers au moment où Meldril plaque l'elfe à la peau bleue contre le mur. Son premier réflexe est de faire cesser cette agression apparemment injustifiée mais la jeune femme dont la chevelure est striée d'un trait blanc calme le jeu. Le demi elfe a un soupir, pensant qu'une querelle vient d'être évitée mais la suite vient démentir rapidement cette illusion.

Même s'il ne comprend pas les raisons de Meldril, le danger potentiel du feu est facile à percevoir. La peur qui envahit l'elfe bleu est également facile à percevoir. N'était-ce pas celui qui hier, blessé, avait même perdu conscience et avait été porté par l'un de ses compatriotes? Abuser ainsi d'une personne affaiblie n'était pas pour plaire au jeune homme.

Puisque personne d'autre n'intervient pour faire cesser cette barbarie, Rhaemyr traverse la pièce rapidement, afin de faire lâcher prise à l'elfe tatoué. Déjà, le "prisonnier" se débat pour échapper à la torture qui lui est infligée... ce qui risque d'aggraver les choses et mal finir.

- (elfique) Ça suffit! Ne voyez vous pas qu'il a peur? Qu'il est blessé? Lâchez-le!

Swaan avait écoutée attentivement ce que son jeune frère lui raconta et ses désirs d'aller au temple afin de connaitre la vérité. Cependant, la dame elfe était quelques peu septiques par rapport aux réponses que son frère pourrait trouver au temple. C'est lorsque le frère et la soeur entrèrent dans la salle que les tiraillements débutèrent. Rhaemyr intervenu, mais Swaan préféra rester derrière.

Elle avait eu sont lot de sensation forte avec ces elfes à la peau couleur du ciel et s'en mêler ferait sans doute qu'aggraver ses relations. Swaan ce contenta d'aller voir au réserve de nourriture et d'y préparer quelque chose pour ceux et celles qui avaient encore faim. D'ailleurs elle n'avait pas mangé depuis qu'elle s'était levée et son estomac criait famine.

La scène de l'elfe bleu et du druide devenait intense, l'elfe blanche regarda avec quelque peu d'inquiétude. Elle ne savait pas comment réagir face à cette discorde et elle espérait que le druide ne se retourne contre son frère qui défendait l'elfe bleu. Après tout, c'était de grands garçons et ils savaient d'occuper entre eux. Swaan n'avait trouvée que des restant de pain, de fromage et de saucisson ainsi que des galettes de pain elfique qu'elle déposa sur la table.

La magicienne n'attendit pas que les autres se servent, elle mangea à son aise, car après tout, elle était chez elle. Après s'être remplis l'estomac, Swaan décida de faire comme deux autres femme, c'est-à-dire, ouvrir les livres de sort et étudier en attendant que les hommes cessent leur enfantillage.

(miam, des restants de bain )

C'était en effet suffisant. Ces elfes avaient une vraie phobie du feu, c'était clair comme le jour. L'escalade de peur de la part de sa victime surprend Meldril. C'est là une réaction exagérée pour une simple phobie en fait... c'était d'avantage un instinct de survie qui venait de prendre le dessus. Alors... est-ce que, au-delà de la frayeur, il y aurait pour eux un réel danger pour leur vie d'être exposés à une chaleur intense? Oui, le feu était mortel pour tout le monde... enfin pour tout le monde qui ne bénéficiait pas de sortilèges de protection mais ils n'était pas suffisamment près du feu pour que ce soir réellem....

- (elfique) Satané elfe!

Un bon coup sur le dessus du pied, il en grinçait des dents tellement ça faisait mal et encore là, il n'était pas pieds nus comme à son habitude. Mais c'était bien que le jeune Anwarünya intervienne, parce qu'il aurait sans doute cassé la figure à l'abomination sous le coup de la colère. Meldril ne s'entête pas et relâche l'archer, résistant même à l'envie de le pousser un peu plus vers les flammes.

- (elfique) Je vois, je l'ai senti surtout. Rhaemyr, tu veux bien aller chercher la demoiselle dehors avant qu'elle se les gèlent? Tu dois être celui ici qui risque le moins la décapitation en ce moment... Nous ne sommes pas encore prêts à partir pour le temple.

Le druide s'approche de la table, pour mettre un peu de distance entre lui et l'abomination qui doit avoir besoin d'air un peu. Il farfouille dans la nourriture laissée par Swâan, grimace en voyant des galettes de pain elfique, en lance un bout à Anylu pour qu'elle pense à manger au lieu de bouquiner puis se rabats sur un reste des céréales épicées faites par Galil hier et une tisane, froide. Assis nonchalamment sur le coin de la table, l'elfe regarde l'abomination qui doit se remettre de sa frayeur puis lui demande:

- (elfique) Alors, maintenant que l'on sait que tu es capable d'exprimer quelques émotions, tu as un nom? Et comme Lirendel a mentionné; tu as une idée où l'Ancienne a emmené Astrid?

(ceci est une réponse de Sidhe ET du maître de jeu à la fois)
(Sharel sera bientôt de retour, elle a presque terminé de comptabiliser la fin d'année fiscale à sa job)

Relâché de cette poigne l'archer ne tarde pas à mettre la plus grande distance possible entre leu feu et lui, sans lâcher l'elfe blanc du regard désormais. Un élancement aussi subit que douloureux lui fait porter une main sur sa blessure mais il ne dit rien et serre les dents pour ne pas se plaindre, même si sa vision se couvre temporairement de petits points blancs.

Appuyé contre le mur le plus reculé, Sidhe reprend son souffle, essaie de se calmer puis entend l'elfe blanc revenir à la charge. Le regard doré passe de Meldril à Lirendel lentement, avec la considération que ces deux-là sont dangereux et qu'il est mieux de se tenir loin à l'avenir. Comment leur faire comprendre...

- (elfique) Je ne peux pas sav...

Les tremblements de peur qui le parcouraient encore était présents même dans sa voix. Comme il aimerait avoir le même contrôle qu'Astrid sur ses émotions et pouvoir parler avec toujours la même assurance. Même cette peau blanche était davantage maître de ses émotions que lui... il était battu et maintenant devait obéir.

- (elfique) Je ne sais pas exactement ce qu'ils veulent. J'avais abandonné Ardven-Eil, notre monde, pour retrouver Astrid. Même si j'avais été parmi les troupes d'Afae, je ne saurais pas ses plans; je ne suis qu'un Vilauryn et notre unique utilité est d'obéir aux ordres. Je peux déduire par contre... Je crois qu'ils veulent la même chose que vous, dans le temple. Afae a dû installer un campement près du temple, puisque la température y est clémente pour nous et elle vous y attend. Sayadina a sûrement emmené Astrid là également et va lui faire du mal, comme elle le fait toujours.

Les premiers mots sont hésitants mais à mesure qu'il parle, l'elfe des glaces reprend un peu plus de calme et ses mots sont plus assurés. Son ton de voix reste bas, de même que ses yeux qui sont retournés se river au sol.
-------------------------------------------------------------------------------

À l'extérieur, Galil peut voir enfin quelques signes de vie dans le village. Ce qu'elle aperçoit de la galerie de la maison des Anwarünya est bref mais donne une bonne idée de ce qui s'annonce. Quatre hommes, d'âge mûr et portant encore des marques et blessures de l'escarmouche d'hier se regroupent et discutent entre eux, trop loin pour que la barde puisse entendre mais assez proche pour voir les regards suspicieux qu'ils lancent de temps à autres en direction de la maison occupée par les aventuriers. Une femme passe pour aller puiser de l'eau et lance un regard terrifié à Galil, et serre la poignée du seau et la petite hachette destinée à briser la glace entre ses mains. Petit à petit, l'attroupement gagne quelques autres participants et ils approchent, lentement mais sûrement de la maison.

À l'intérieur il ne se passe rien d'inhabituel.
(Anylu tu as le temps d'étudier un sort)

Hum... Ce n'est pas bon. Déjà que je ne suis pas rassurée de ce qui nous attend au temple, voila que ces regards ne me disent rien qui vaille. Non, pas du tout. Et c'est certain que je ne serai pas la seule à me les geler ici.
Encore une fois, je me dirige vers l'intérieur, ouvrant la porte. Cependant, je n'entre pas et m'éclaircis la voix:

-(elfique) Je crois qu'il vaut mieux partir maintenant. À moins bien sur que vous soyiez attirés par des ennuis supplémentaires... Holé op! Les coeurs vaillants!

Je remarque en plus que le druide semble enfin avoir lâché Sidhe, bien que ce dernier ne semble pas au mieux de sa forme. Ce qui me fait hausser un sourcil et pousser un soupir de découragement. Hochant négativement la tête, je me tourne vers l'extérieur afin de surveiller les mouvements des villageois. Non, cela ne me dit rien qui vaille....

Rhaemyr laisse échapper un soupir lorsque Meldril laisse enfin aller l'elfe à la peau bleue. Cette maison n'avait connu que l'harmonie depuis sa naissance, maintenant elle n'était remplie que de tristesse et de conflits. Du regard, il suit le druide, observant sa nonchalance malgré ce qui vient se passer et se demande où il veut en venir avec tout ça. Ces aventuriers étaient sortis de nulle part et ils emmenaient avec eux beaucoup de mystères... Attentif à ce que l'elfe bleu raconte, Rhaemyr n'arrive pas à tout comprendre ce qu'il dit; trop de mots inconnus, comme avec l'autre elfe bleu d'hier mais malgré tout, la peur évidente qui perce encore dans sa voix attire la sympathie du demi-elfe qui ne regrette pas de s'être interposé entre Meldril et lui, c'était la bonne chose à faire.

Alors qu'il allait suivre la suggestion du druide et inviter la jeune femme dehors à revenir à l'intérieur, elle ouvre la porte et les informe d'ennuis approchant. Hésitant entre craindre une autre attaque des elfes noirs, d'autres elfes bleus ou de l'agressivité non fondée des villageois, Rhaemyr se penche à la fenêtre, pour se redresser aussitôt et se diriger vers la porte, occupée par la demi-elfe. Il baisse la tête pour la regarder; elle est si petite comparée à lui et pourtant, sa présence occupe tout l'espace, au point qu'il n'ose même pas l'écarter de son chemin.

- S'il vous plaît, laissez-moi aller leur parler. Je les connais depuis longtemps, ce ne sont pas de mauvais hommes; je vais aller leur demander ce qu'ils veulent.

Toujours assis sur le coin de la table, le druide lance un regard appuyé à l'abomination par-dessus la tasse de tisane qu'il porte à ses lèvres avant d'en prendre une longue gorgée. Le pourquoi et le comment ne l'intéressait pas tant que ça, en fait l'information reçu n'était rien de nouveau de ce qu'il avait comprit lui-même. Ces elfes étaient très sectaires, avaient une hiérarchie très développée et surtout, agissaient en meute, dans le seul intérêt de la meute et pour la meute. Un individu ne comptait pas, seul le groupe et il y avait moyen de tout obtenir d'eux, à condition de prendre les bons moyens. Rien de bien différent des hiérarchies des mammifères finalement, même s'il ne faisait que commencer à comprendre.

Il rebaisse la main tenant la tasse puis tourne la tête vers Galil qui leur annonce des ennuis à venir. Surprise, le jeune Anwarunya se propose d'intercepter la situation en allant faire des pourparlers, il aurait peut-être besoin d'aide par contre...

- Ailes-de-Corbeau, tu veux bien aller seconder Rhaemyr? Ta volubilité naturelle et ta facilité à communiquer pourraient lui être utiles. Galil, s'il te plaît rentre à l'intérieur et laisse les garçon s'occuper de ça; ta magie et celle d'Anylu et Swâan nous sera utile, je ne te dérangerai plus dans ton étude c'est promis. Mangez, étudiez, méditez, sitôt que Lirendel et Anwarunya sont de retour, nous partons.

Après avoir terminé son repas, le druide se retire dans son coin de la pièce, là où il avait laissé son sac et ses armes et s'assoit en indien, à même le sol et croise les mains devant lui en fermant les yeux, le temps de se recueillir et de reformuler ses vœux envers la Mère, alors qu'il allait faire le premier pas dans cette quête qui allait sans aucun doute requérir toute sa foi.

L'elfe blanche lève légèrement la tête lorsqu'elle entre-vois son frère passé devant elle et se diriger vers la sortie. La jeune demoiselle à la mèche pâle semble leur informer que de la visite inattendu s'annonce devant la maison de sa famille. Swaan porte peu d'attention à ce que le haut-elfe dit, elle savait que son frère disait vrai. Depuis sa naissance qu'il connaissait ces gens, ce petit peuple humain, il était le mieux placer pour leur parler. Bien entendu, s'il avait besoin, elle serait là pour l'aider, car parfois, elle devait aller faire des excuses a ceux-ci pour les bêtise que son jeune frère faisait étant enfant. Cependant, la situation était différente, tous étaient à fleure de peau et ils avaient de bonnes raisons, même si la violence ne réglait rien à rien. La preuve, la chamaille inutile du haut-elfe avait mené à rien, celui-ci ne semblait pas plus satisfait des réponses du jeune elfe bleu.

Swaan ce mit à réfléchir un moment sur ce que pouvait bien vouloir les gens du village. Sans doute étaient-ils mécontent que les Anwarunya héberge des inconnus qui ne font que semer la pagaille. La dame elfe se dit qu'ils n'avaient pas tout à fait tors. Par contre, la vraie menace ce situait maintenant au temple. Intérieurement, Swaan avait déclaré la guerre aux elfes de glace. Non parce qu'ils ne partageaient pas ses principes moraux, mais par envahissement de territoire. C'est alors que la magicienne blanche eu une idée. Peut être était-il possible de communiquer avec son peuple elfique afin d'avoir une aide quelconques ? Après tout, sa mère y vivait là-bas, elle pourrait sans doute demander à leur roi de leur venir en aide et repousser les elfes bleus. C'est alors que Swaan regarda autour d'elle et soupira fortement. Elle se replongea dans son étude de magie se disant, qu'il était peut-être trop tard pour une quelconques aide extérieur. Ce petit groupe d'aventurier allai devoir se tenir les coudes pour les prochaines heures qui allaient suivre.

Sans surprise, la magicienne écoute Sidhe leur avouer des choses qu'elle sait déjà. Ils cherchent la même chose que la Afae... et l'ancêtre fera du mal à Astrid. Pour un peu, elle hausserait les épaules à cette impression de déjà vu... Attrapant quelque nourriture en passant, elle se rasseoit sans un mot là où elle était auparavant, grignotant sans véritable appétit.

Anylu se replonge alors dans ses études, se fermant à nouveau au monde extérieur. Tant qu'à rester coincé avec ces fous furieux, aussi bien servir à quelque chose et sauver sa peau, si possible... Au bout d'un moment, sentant qu'elle possède ce qui lui faut pour cette aventure, elle se lève et range soigneusement son grimoire dans son sac, encombré des choses qu'elle a trouvé dans l'arbre creux.

Ces billes noires..elles lui disent quelque chose... Le jeune guerrier??

Elle le cherche du regard, Rhaemyr est sur le point de sortir. mauvais moment pour échanger des souvenirs... tant pis ce sera plus tard...si elle trouve un moment propice. Preannt son bâton, elle fait les cents pas autour de la table, nerveusement. Il serait temps de partir, ils ont attendu déja trop longtemps.

Elle regarde par la fenêtre pour voir où en sont les pourparlers avec les villageois. Plus que jamais , elle se sent étrangère a ce monde et à ces gens...et pour la premiere fois depuis son départ des hautes montagnes, elle regrette sa vie de misère là bas.

Le seul qui la comprenne vraiment semble être Meldril et elle le regarde avec amitié. Puis retourne a la fenêtre, espionner.

( un seul sort appris? localisation des objets)

De l'eau, pour laver la poussière et le sang. Pour laver les traces des épreuves. pour laver le corps qui porte des marques dont elle n'a pas le souvenir, pour laver l'esprit qui se tourmente avec trop de choses que le présent ne peut aider pour le moment.

L'élu de sa déesse avait été enlevé -encore-. La première fois elle n'avait pu rien faire, ni même en être témoin. Cette seconde fois, elle se maudissait de son manque d,initiative et de pouvoir pour empêcher cet acte.

Au bord des larmes, Sharel s'était enfermée dans le seul endroit où elle ne serait pas dérangée; la salle d'eau. Prendre un peu de temps seule, pour réfléchir au pourquoi de sa présence dans ce groupe si étrange lui avait fait le plus grand bien. Elle avait prié... sans recevoir de réponses ou d'illuminations mais elle se sentait plus calme et en paix. Elle ne devait pas foncer tête baissée sous le simple prétexte de vouloir sauver l'Élu.

L'eau dont elle s'était baignée l'avait purifiée, en quelques sortes, du corps et de l'esprit. Ses cheveux avaient repris le brillant argenté coutumier et elle les avaient rassemblés en une longue tresse. Elle avait prit soin de ses nombreuses écorchures et coupures, sans pouvoir se rappeler où et comment elle les avaient obtenues. Enfin, rhabillée des vêtements donnés par les elfes bleus, calmée et prête à écouter et collaborer avec les forces des autres du groupe, elle était retournée dans la grande salle où tous étaient réunis.

Et subitement, de se sentir si petite, si insignifiante face à eux. La confiance qu'elle avait gagnée seule semblait s'envoler sitôt qu'elle regardait ces autres, si sûrs d'eux-mêmes et de leurs capacités. L'elfe blanc surtout, l'intimidait. Peut-être était-ce à cause de ses tatouages?

Sans oser dire un mot, la petite drow longe littéralement le mur, pour se rapprocher d'une fenêtre puis elle aperçoit son patient, appuyé contre le mur, une main là où sa blessure était au plus grave et la crainte qu'il souffre encore, à cause de soins insuffisants de sa part, lui fait oublier sa timidité. En quelques pas Sharel est près de Sidhe, l'inquiétude débordant de son regard rubis et du bout des doigts elle effleure la main bleue qui protège l'endroit douloureux.

- (elfique) Vous souffrez? Pardonnez-moi, j'ai mal accompli ma tâche... S'il vous plaît laissez-moi utiliser ma magie pour arrêter votre mal, en guise d'excuses de ma part...

Le petit rassemblement des villageois se rapproche. Composé majoritairement d'hommes, certains de l'âge de Rhaemyr, d'autres beaucoup plus vieux, quelques femmes également. Leurs regards sont fuyants, leur nervosité palpable. Malgré la menace que peut apporter leur approche, ils n'ont pas vraiment d'armes, hormis objets du quotidien comme un couteau à la ceinture, ne représentant pas un bien grand danger pour qui sait manier une épée. En un silence gêné, le groupe s'immobilise près de la galerie de la demeure Anwarünya et après un petit silence encore plus embarrassé, l'un des hommes s'éclaircit la gorge et parle, s'adressant à Rhaemyr, comme si Galil ou Lirendel, qui n'importe quel autre aventurier ayant pu rejoindre l'extérieur n'était présent.

- (commun) On veut que vous partiez. Toi, ta sœur et les autres. On aime pas les étrangers ici, c'était que pour Vaelia que vous étiez tolérés ici... mais elle est plus là alors allez-vous-en! On a eu juste des malheurs depuis que ton père est arrivé ici, le dragon, les elfes noirs et maintenant ceux-là. On veut plus de problèmes. Si dans une heure vous êtes pas partis, on met le feu à la maison.

Un murmure approbateur et hochements de têtes parcourent le regroupement puis, après quelques piétinements sur place, les humains s'éloignent, non sans jeter des regards méfiants en arrière, en direction de ces étrangers.
-----------------
Bref, il vous reste un round de réponses pour vous préparer. Les mages (et la barde) et prêtres (et le druide) vous avez le temps de finir d'étudier vos sortilèges pour la journée. Pensez à votre stratégie, si vous décidez de faire la peau aux villageois ou si vous montez au temple voir les méchants elfes des glaces, ou si vous fichez le camp tout simplement ailleurs. Vous avez la chance d'être chez un armurier alors c'est le moment de vous équiper si vous en avez besoin, et ce à peu de frais (négociez avec Rhaemyr et Swâan sans doute).

L'action commence (enfin) sous peu.

En apercevant le groupe approcher, Rhaemyr avait écarté la jeune femme du passage menant à l'extérieur, sans rudesse mais avec inquiétude de voir tous ces gens aux visages si graves avancer dans leur direction. Après ce dont il avait été témoin hier de la part des villageois qu'il croyait si bien connaître, la méfiance s'était installée en lui, même s'il espérait qu'un autre conflit n'allait pas éclater.

Tous ces regards incapables de croiser le sien, ces gestes nerveux, le trépignement sur place de certains, le silence puis ces paroles, si froides, si étrangères et à nouveau le silence qui le laissait sans voix, à serrer les poings sans être capable de répliquer quoi que ce soit à cet ultimatum qui venait de le chasser d'ici alors qu'il était chez lui, là où il était né, avait vécu et s'était même battu pour la sécurité du village. Ils ne voyaient donc que ce qui était elfe en lui? Il se sentait pourtant plus semblable à eux, les humains, qu'aux elfes... Seulement à cause de Vaelia, sa mère, qu'il était toléré? Est-ce que toutes ces années où il avait vécu parmi eux, s'était lié d'amitié avec certains, n'étaient que du vent?

Très bien, il n'allait pas leur faire le plaisir de livrer la demeure de sa famille aux flammes. Ils seraient tous partis dans une heure. Rhaemyr se sent trembler, il sent de la colère sur le point d'éclater mais il se tait et se contente de tourner les talons et de rentrer à l'intérieur. Avant de prendre la direction de l'étage, il lance un:

- (elfique) Dans une demi-heure nous devons partir.

Son regard s'arrête sur Swâan, sa sœur tant chérie, déjà blessée par la perte de son époux... et Rhae espère qu'elle n'a pas entendu les paroles mesquines des villageois, elle a déjà assez souffert. Fuyant à son tour, il se sauve à l'étage, pour éviter des questions et pour préparer ses affaires. Il y a tant de choses qu'il voudrait emmener, tant de souvenirs mais la logique et la nécessité devront restreindre ses choix à un simple sac à dos contenant d'avantage du matériel de survie que des livres ou des bibelots. Effets personnels, armes, armure, puis il se dirige vers l'étable pour y seller les chevaux.

Swâan aperçoit son frère entrer, son regard est remplit de colère, elle peu aussi le sentir au fond d'elle-même. Ses paroles sont froides, celui-ci se précipite à l'étage avec hâte. L'elfe suit du regard son frangin et se précipite à son tour à l'étage pour le retrouver, mais celui-ci est descendu aussitôt avec ses effets et se dirige vers l'étable. Sous le choc, Swaan ne sait trop que faire de l'attitude de son frère. Personne ne semble bouger le petit doigt, peut être n'ont-ils pas entendu ce que Rha leur a annoncé. Swaan se retourne vers l'assemblée et dit d'un ton plus insistant :

(elfique) - Vous avez compris ? Aller tout le monde sort d'ici et on se dépêche ! Direction le temple ! Tout de suite !

La magicienne n'attendit pas de réponse de la part du groupe, car il lui semblait que le message était clair. Swâan se précipita alors dans l'étable pour rejoindre son frère. L'elfe blanche s'approche du jeune demi-elfe et pose sa main sur l'épaule de celui-ci. D'une voie douce et calme, Swaan essaye de se faire rassurante.

- Tout va bien Rha ?... Je vais te suivre Toror' nos souvenirs reste gravé dans nos coeurs et non dans des objets.

Swaan tire son jeune frère vers elle et le sert fort dans ses bras espérant que celai apaise la colère de celui-ci, puis elle l'aide à terminer de préparer les chevaux. La grande soeur essaie de faire un tendre sourire à son frère pour lui montrer qu'elle est prête à passer n'importe quoi à ses coter.

Le druide ouvre un oeil, perturbé dans sa méditation suite à l'injonction de Rhaemyr. Dans une demi-heure? Il était déjà prêt, juste encore quelques minutes de quiétude afin qu'il se ressource et il serait apte à affronter toutes les abominations possibles. ... Bon peut-être les prendre unes à la fois serait plus sage.

Sans faire mine de bouger, Meldril referme les yeux et se concentre sur les enseignements de la Mère, l'importance de chaque être dans le grand cycle de la vie, le renouveau qu'engendre la mort, le bourgeon qui devient fleur puis fruit puis graine pour ensuite devenir arbre à son tour. Puis les enseignements de son maître, la vengeance froide et noire contre ceux profanant la pureté de la nature et de la vie, comment puiser dans la nature la force nécessaire pour la défendre, canaliser la rage pour ensuite déchaîner les éléments sur l'ennemi. Vynwen et Terran qui étaient morts pour protéger ce qui était si précieux pour eux.

Serait-il capable de mettre sa vie sur la balance, comme eux? Ou est-ce que trop de choses le retenaient? Lillie était son rayon de lune dans une vie dont il n'attendait plus rien hormis des siècles d'emprisonnement volontaire. S'il avait ne serait-ce qu'un petit espoir de lui assurer un avenir libre des cauchemars et des horreurs qu'il avait lui-même vus, il n'aurait aucune hésitation. De toute manière, où pourrait-il retourner, chez les elfes?

Prêt, le druide rouvre les yeux et se lève, ramasse son sac et sa lance. Il se sent plus lourd, normal avec tous ces vêtements, armes et armure mais c'était un mal nécessaire; il ne pouvait tout de même pas se balader nu comme un vers pour aller se battre. Les autres pensaient peut-être qu'il était zinzin mais il avait en fait vu sûrement plus de combats et de sang qu'eux tous réunis... bon hormis le vieillard elfe bleu sans doute.

Pour donner le pas aux autres, l'elfe blanc sort à l'extérieur, emplissant ses poumons de l'air froid et léger de la montagne puis dirigeant son regard vers le sommet de la montagne. Aussi bien ignorer les humains, ces laids humains qui avaient peur de tout, même de leurs ombres.